Transmission mère – fille…Qu’est-ce qui se transmet de l’une à l’autre? Consciemment, inconsciemment? La pratique des rituels revient « à la mode », il me semble, ces derniers temps, et tant mieux. Je trouve que les rituels sont de merveilleux moyens de marquer un passage, des moments de transformation, des moments où l’on ouvre ou on ferme des portes. Qu’ils soient festifs ou intimistes, publics ou seul(e), ou à deux, avec une préparation plus ou moins longue, je les pratique personnellement de plus en plus, et surtout de plus en plus consciemment, avec plaisir. Ils m’apportent une fluidité, des temps de conscience créatifs, moi qui aime beaucoup fabriquer des choses 🙂
En tant que fille, petite-fille, en tant que maman d’une petite fille, le sujet de la transmission autour du féminin m’intéresse beaucoup. Les héritages, les loyautés, les passages de la vie comme la grossesse bien sûr, mais aussi les premières règles (qu’on appelle « ménarche ») par exemple.
Premières lunes
Une amie à moi a fait un très beau cadeau à sa fille qui entrait dans la puberté en lui offrant plusieurs choses : l’inscrire à une « fête de la puberté« , à laquelle elles ont participé ensemble (il y a des temps mère-fille et des temps où les jeunes filles sont entre elles) et des petits cadeaux (trousse pour mettre ses protections intimes, une lettre avec de magnifiques images qu’elle avait choisies, un diagramme montrant les quatre différentes phases du cycle féminin, par exemple) qu’elle lui a remis lors d’un moment privilégié passé dans un café gourmand toutes les deux. J’ai été très émue quand mon amie m’a raconté ce qu’elle prévoyait de faire (et qu’elle a fait) et qu’elle a eu la gentillesse de partager avec moi. J’ai trouvé très beau cette attention d’une maman pour sa fille qui grandit, cette attention accordée au fait de devenir « une femme », et de le fêter. Transmettre dans le positif, des moments et des informations. Des ressentis, pour chacune aussi: voir sa fille grandir et passer une étape importante ne doit pas être indifférent en tant que maman!
En parlant avec mon amie je lui ai conseillé le livre de DeAnna Lam, Le fil rouge, qu’elle a beaucoup apprécié. Elle a également offert à sa fille l’ouvrage de Maïtie Trelaün, Stella et le Cercle des femmes. Sur le même thème, j’avais participé au financement participatif de Luna et la ronde du monde, qui raconte en quelques pages joliment illustrées la naissance de la vie, avec des illustrations douces et parlantes pour de très jeunes filles, et aussi, notamment, des images d’anatomie féminine simples et agréables.
Enfin, Art-Mella (dont j’adore le travail je l’ai déjà dit 😉 ) a publié récemment sur Kaizen et sur son site, une BD limpide et ludique, comme elle sait bien le faire, sur le thème du cycle féminin. Un super support pour aborder ce sujet avec sa fille (ou avec d’autres personnes d’ailleurs!) : Le pouvoir de tes cycles
Héritages
Je parlais en commençant l’article des rituels, et c’est avec plaisir que j’ai découvert ceux que propose Camille Sfez dans ce super livre (que m’a offert ma grande amie Nadège – autre forme de transmission, merci 🙂 lucky me) : La puissance du féminin. Cercles de femmes, bâton de lunes, cérémonie pour les premières lunes (pour les jeunes filles), pour la ménopause aussi, ou par exemple pour se défaire d’héritages qui nous pèsent. En effet, nous appartenons, toutes et tous, à des lignées familiales, et, en tant que femmes, aux lignées de femmes de notre famille. Ces lignées sont des forces sur lesquelles nous appuyer, et elles sont aussi parfois l’origine de certains héritages que nous ne souhaitons pas garder, car ils nous déséquilibrent. Mettre à la conscience ces blocages que nous portons souvent sans nous en rendre compte, et s’en libérer, est un travail qui nous permet de retrouver des sommes d’énergie parfois considérables 🙂 Dans leurs livres, Camille Sfez et Effea Aguilera (Pour découvrir le potentiel du périnée) nous donnent les trames de plusieurs rituels qu’elles proposent dans leurs ateliers/stages. La pratique des constellations familiales (individuellement ou en groupe) est aussi, selon moi, un des moyens les plus puissants pour traverser ce type de blocage.
Si nous sommes, pour toujours, les enfants de nos parents, la fille de notre mère, la loyauté que nous pouvons ressentir ne doit pas nous obliger à vivre et accepter des héritages dont nous ne voulons pas. Et dont nous pouvons nous défaire 🙂 Ce travail de tri, de choix, a été, et est toujours, pour moi, d’une grande importance et c’est pour cela que j’y insiste ici. Une fois allégée, nous pouvons aussi profiter beaucoup plus pleinement de tout le bon qui a été reçu, et partager de façon plus sereine et heureuse.
On peut réparer
Boris Cyrulnik, grand spécialiste des animaux comme des humains, a raconté une histoire de résilience qui m’a beaucoup touchée. Dans une lignée de femelles orang-outan. Dans les années 80, Ralfina, bébé femelle orang-outan, a été placée dans un zoo, après avoir été « saisie » à la douane; elle était donc déjà séparée de sa mère. Ralfina a eu une fille, Wattana, qu’elle a abandonnée. Wattana, comme sa mère et sa grand-mère, a eu elle-même une fille, Lingga, qu’elle a abandonnée à son tour, « exactement comme l’avait fait sa propre mère ». Lingga a ensuite été mise dans le zoo avec son oncle, qui a fait office de substitut, de mère et de grand frère, et « s’en est occupé en l’intégrant dans un monde d’orangs-outans ». Cette histoire familiale et la résilience de Lingga, illustrent le fait qu’un traumatisme se transmet d’une génération à l’autre, et aussi, qu’il est possible de le réparer. La résilience est définie comme l’idée qu' »un individu peut reprendre un développement, mais pas celui qu’il aurait dû avoir s’il n’avait pas été altéré » par un traumatisme: « Il faut chercher à le comprendre de façon à pouvoir le réparer. Et on peut le réparer, chez les animaux comme chez les humains ». (extrait du dialogue entre Marie-Claude Bomsel, vétérinaire, et Boris Cyrulnik, n° 250 de Terre Sauvage, juin 2009)
La grossesse et l’accouchement
Transmettre autour de la grossesse et de l’accouchement est tout un sujet en soi. Paule Atlani, Doula, a même intitulé son site « Pourquoi ma mère ne m’a rien dit ». Et j’ai entendu peu d’histoires de femmes autour de moi me racontant que sa mère lui avait parlé de son expérience d’accouchement avec liberté et l’avait écoutée sur ses propres questions et peurs. L’illustratrice Gayelle a fait un joli petit livre « Comment naissent (aussi) les bébés » pour raconter son accouchement à domicile.
De femme à femme, amie, maman, mamie, tatie,
échangeons, partageons,
transmettons-nous cette sagesse d’être femme,
chacune à notre façon 🙂
Pour continuer l’exploration autour du « féminin sacré », de la spiritualité du féminin
Miranda Gray et son best-seller Lune rouge, sur le cycle féminin, ses phases, ses énergies
Mouvement initié et mené par Miranda Gray, les rituels de « Bénédiction de l’utérus », partout dans le monde
Un exemple de diagramme lunaire à télécharger (en espagnol)
En anglais, le site Red School propose des cours en ligne autour de la conscience du cycle féminin, avec des exercices concrets et réguliers.
Le tarot de la féminitude: tirer régulièrement des cartes de ce magnifique tarot permet peu à peu de s’imprégner et comprendre plus en profondeur les énergies de chaque phase du cycle (Vierge, Mère, Enchanteresse, Sorcière), ces énergies que nous portons toutes en nous.
Une idée de cadeau: sur Etsy la boutique CycleLover vend des bracelets fantaisie avec une breloque à déplacer chaque jour, pour suivre son cycle. Mon amie en a offert un à sa fille pour sa ménarche et c’est un joli cadeau à s’offrir à soi-même je trouve aussi 🙂
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Photos personnelles: Les roses du jardin :)